MON VICTOR HUGO (ALAIN DELON)
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Trois ans après - VICTOR HUGO
Il est temps que je e repose ; Je uis terrassé par le sort. Ne me parlez pas d'autre chse Que des ténèbres où l'n dot !
Que veut -on que je recommence ? Je e demande désormais A la création mmense Quun peu de silence et de aix !
Pourquoi m'appelez -vous encore ? J'ai fait a tâche e mon devoir. Qui travaillait avant laurore, Peut 'en aller avant le sir.
A vingt ans, deuil e solitude ! Mes yeux, baissés vers le gazon, Perdirent a douce habitude De voir m a mère à la maison.
Elle nous quitta pour la tombe ; Et ous savez bien qu'aujourd'hui Je cherche, en cette nuit qui tombe Un autre ange qui est enfui !
Vous savez que je désespère, Que ma force en vain se défend, Et que je souffre comme père,
Moi qui souffris tant comme enfant !
Mon oeuvre n'est pas terminée, Dites-vous. Comme Adam banni, Je regarde ma destinée,
Et je vois bien que j'ai fini.
L'humble enfant que Dieu m'a ravie Rien qu'en m'aimant savait m'aider ; C'était le bonheur de ma vie
De voir ses yeux me regarder.
Si ce Dieu n'a pas voulu clore L'oeuvre qu'il me fit commencer, S'il veut que je travaille encore,
Il n'avait qu'à me la laisser !
Il n'avait qu'à me laisser vivre Avec ma fille à mes côtés,
Dans cette extase où je m'enivre De mystérieuses clartés !
Ces clartés, jour d'une autre sphère, Ô Dieu jaloux, tu nous les vends !
Pourquoi m'as-tu pris la lumière Que j'avais parmi les vivants ?
As-tu donc pensé, fatal maître, Qu'à force de te contempler, Je ne voyais plus ce doux être, Et qu'il pouvait bien s'en aller ?
T'es-tu dit que l'homme, vaine ombre, Hélas! perd son humanité
A trop voir cette splendeur sombre Qu'on appelle la vérité ?
Qu'on peut le frapper sans qu'il souffre, Que son coeur est mort dans l'ennui,
Et qu'à force de voir le gouffre, Il n'a plus qu'un abîme en lui ?
Qu'il va, stoïque, où tu l'envoies, Et que désormais, endurci, N'ayant plus ici-bas de joies,
Il n'a plus de douleurs aussi ?
As-tu pensé qu'une âme tendre S'ouvre à toi pour se mieux fermer, Et que ceux qui veulent comprendre Finissent par ne plus aimer ?
Ô Dieu ! vraiment, as-tu pu croire Que je préférais, sous les cieux, L'effrayant rayon de ta gloire
Aux douces lueurs de ses yeux ?
Si j'avais su tes lois moroses,
Et qu'au même esprit enchanté
Tu ne donnes point ces deux choses, Le bonheur et la vérité,
Plutôt que de lever tes voiles,
Et de chercher, coeur triste et pur, A te voir au fond des étoiles,
Ô Dieu sombre d'un monde obscur,
J'eusse aimé mieux, loin de ta face, Suivre, heureux, un étroit chemin, Et n'être qu'un homme qui passe Tenant son enfant par la main !
Maintenant, je veux qu'on me laisse ! J'ai fini ! le sort est vainqueur.
Que vient-on rallumer sans cesse Dans l'ombre qui m'emplit le coeur ?
Vous qui me parlez, vous me dites Qu'il faut, rappelant ma raison, Guider les foules décrépites
Vers les lueurs de l'horizon ;
Qu'à l'heure où les peuples se lèvent Tout penseur suit un but profond ;
Qu'il se doit à tous ceux qui rêvent, Qu'il se doit à tous ceux qui vont !
Qu'une âme, qu'un feu pur anime, Doit hâter, avec sa clarté, L'épanouissement sublime
De la future humanité ;
Qu'il faut prendre part, coeurs fidèles, Sans redouter les océans,
Aux fêtes des choses nouvelles, Aux combats des esprits géants !
Vous voyez des pleurs sur ma joue, Et vous m'abordez mécontents, Comme par le bras on secoue
Un homme qui dort trop longtemps.
Mais songez à ce que vous faites ! Hélas! cet ange au front si beau, Quand vous m'appelez à vos fêtes, Peut-être a froid dans son tombeau.
Peut-être, livide et pâlie, Dit-elle dans son lit étroit :
«Est-ce que mon père m'oublie Et n'est plus là, que j'ai si froid ?»
Quoi! lorsqu'à peine je résiste
Aux choses dont je me souviens, Quand je suis brisé, las et triste,
Quand je l'entends qui me dit : «Viens !»
Quoi! vous voulez que je souhaite, Moi, plié par un coup soudain,
La rumeur qui suit le poëte, Le bruit que fait le paladin!
Vous voulez que j'aspire encore Aux triomphes doux et dorés !
Que j'annonce aux dormeurs l'aurore ! Que je crie : «Allez ! espérez !»
Vous voulez que, dans la mêlée, Je rentre ardent parmi les forts, Les yeux à la voûte étoilée...
-- Oh ! l'herbe épaisse où sont les morts !
TRADUCIDO AL ESPAÑOL
Tres años después - VICTOR HUGO
TRADUCIDO AL ESPAÑOL
Tres años después - VICTOR HUGO
Es hora de que descanse; Estoy abatido por el destino. No me hables de nada más
¡Qué oscuridad en la que dormimos!
¿Qué quieren que empiece de nuevo? No pregunto ahora
A la inmensa creación
¡Qué pequeño silencio y paz!
¿Por qué me llamas de nuevo?
He cumplido con mi tarea y mi deber. Quien trabajó antes del amanecer, puede salir antes de la noche.
¡A los veinte, duelo y soledad! Mis ojos, hasta la hierba
Perdí el dulce hábito de ver a mi madre en casa.
Nos dejó para la tumba;
Y tu sabes muy bien que hoy busco en esta noche que cae
¡Otro ángel que se escapó!
Sabes que me desespero
Que mi fuerza se defiende en vano, Y que sufro como padre
¡Yo que sufrí tanto de niño!
Mi trabajo no ha terminado
Tu dices.
Como Adán desterrado miro mi destino,
Y puedo ver que he terminado.
La niña humilde que Dios me ha quitado Con sólo amarme supo ayudarme;
Fue la felicidad de mi vida ver sus ojos mirándome.
Si este Dios no quisiera cerrar
el trabajo que me hizo comenzar Si quiere que vuelva a trabajar
¡Tenía que dejármela a mí!
Sólo tenía que dejarme vivir con mi hija a mi lado
En este éxtasis donde me emborracho
¡Claridades misteriosas!
Estas luces, la luz del día de otra esfera,
¡Oh Dios celoso, nos las apagues!
¿Por qué me quitaste la luz que tuve entre los vivos?
¿Has pensado, maestro fatal, que a fuerza de contemplarte ya no ví este dulce ser
¿Y que podría marcharse?
¿Tú dijiste que hombre, sombra vana,
¡Pobre de mí! pierde su humanidad
Para ver demasiado este oscuro esplendor
¿Cómo llamamos la verdad?
Que le podamos pegar sin que sufra, Que su corazón murió de aburrimiento, Y que a fuerza de ver el abismo,
¿Sólo tiene un abismo en él?
Que va estoico a donde lo mandas Y que ahora, endurecido,
Ya no tiene alegrías aquí abajo
¿Ella no tiene más dolor también?
¿Pensaste que un alma tierna se abre para cerrar mejor?
Y que los que quieran entender
¿Terminarán sin amar más?
¡Oh Dios! de verdad, podrías creer que yo preferí, bajo los cielos,
El rayo espantoso de tu gloria
Por los suaves destellos de sus ojos
Si hubiera conocido tus lúgubres leyes, Y que el mismo espíritu encantado
No das estas dos cosas, Felicidad y verdad
En lugar de izar las velas,
Y buscar, corazón triste y puro,
Para verte en lo profundo de las estrellas Oh Dios oscuro de un mundo oscuro,
Me hubiera gustado más lejos de tu rostro seguir, feliz, un camino estrecho,
Y ser sólo un hombre pasajero
¡Sosteniendo a su hija de la mano!
¡Ahora quiero que me dejen!
He terminado ! el destino es victorioso
y lo seguimos volviendo a encender
¿En la sombra que llena mi corazón?
Tu que me hablas, me dices
Que es necesario, recordando mi razón, Liderando las multitudes decrépitas Hacia las luces del horizonte;
Que en el momento en que los pueblos se levantan Todo pensador sigue una meta profunda;
Que se lo debe a todos los que sueñan,
¡Qué les debe a todos los que van!
Que un alma, que un puro fuego anima, Debe apresurar, con su claridad,
Floración sublime
De la humanidad futura;
Que debemos participar,
corazones fieles, sin temer a los océanos,
En las festivas cosas nuevas,
¡En las batallas de los espíritus gigantes!
Ves lágrimas en mi mejilla Y te acercas a mi infeliz
Como por el brazo nos estremecemos
Un hombre que duerme demasiado.
¡Pero piensa en lo que estás haciendo!
¡Pobre de mí! este ángel con una frente tan hermosa,
Cuando me llamas a tus fiestas
Quizás frío en su tumba.
Quizás, lívido y pálido,
Ella dijo en su cama estrecha:
"¿Mi padre me olvida
Y ya no está, que tengo tanto frío?
¡Qué! cuando apenas me resisto a las cosas que recuerdo
Cuando estoy roto, cansado y triste Cuando la escucho decirme: "¡Ven!"
¡Qué! quieres que desee,
Yo, doblado por un golpe repentino, el rumor que sigue al poeta,
¡El ruido que hace el paladín!
Quieres que aspire de nuevo
¡A los dulces y dorados triunfos!
¡Puedo anunciar el amanecer a los durmientes!
Eso le grito: “¡Vamos! ¡esperanza! "
Quieres eso, en la refriega,
Vuelvo ardientemente entre los fuertes, mis ojos a la bóveda estrellada ...
-- Oh ! la hierba espesa donde están los muertos!
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Traducción al español
Mañana, al amanecer, cuando el campo se ponga blanco, Me iré. Verás, sé que me estás esperando.
Atravesaré el bosque, atravesaré las montañas. No puedo permanecer lejos de ti por más tiempo.
Caminaré con los ojos fijos en mis pensamientos, Sin ver nada afuera, sin escuchar ningún ruido,
Solo, desconocido, espalda encorvada, manos cruzadas, Triste, y el día será para mí como la noche.
No miraré el oro de la tarde que cae,
Ni las velas en la distancia que descienden hacia Harfleur, Y cuando llegue, pondré en tu tumba
Un ramo de acebo verde y brezo en flor.
A Villequier
Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux;
Je sors, pâle et vainqueur,
Et que je sens la paix de la grande nature
Qui m'entre dans le cœur ;
Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
Emu par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;
Maintenant, ô mon Dieu ! que j'ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l'ombre
Elle dort pour jamais ;
Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles,
Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
Je reprends ma raison devant l'immensité ;
Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;
Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé ;
Je viens à vous, Seigneur ! confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent ;
Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement ;
Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,
Possédez l'infini, le réel, l'absolu ;
Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste
Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu !
Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive
Par votre volonté.
L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive,
Roule à l'éternité.
Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses ;
L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant.
L'homme subit le joug sans connaître les causes.
Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.
Vous faites revenir toujours la solitude
Autour de tous ses pas.
Vous n'avez pas voulu qu'il eût la certitude
Ni la joie ici-bas !
Dès qu'il possède un bien, le sort le lui retire.
Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours,
Pour qu'il s'en puisse faire une demeure, et dire :
C'est ici ma maison, mon champ et mes amours !
Il doit voir peu de temps tout ce que ses yeux voient ;
Il vieillit sans soutiens.
Puisque ces choses sont, c'est qu'il faut qu'elles soient ;
J'en conviens, j'en conviens !
Le monde est sombre, ô Dieu ! l'immuable harmonie
Se compose des pleurs aussi bien que des chants ;
L'homme n'est qu'un atome en cette ombre infinie,
Nuit où montent les bons, où tombent les méchants.
Je sais que vous avez bien autre chose à faire
Que de nous plaindre tous,
Et qu'un enfant qui meurt, désespoir de sa mère,
Ne vous fait rien, à vous !
Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue,
Que l'oiseau perd sa plume et la fleur son parfum ;
Que la création est une grande roue
Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un ;
Les mois, les jours, les flots des mers, les yeux qui pleurent,
Passent sous le ciel bleu ;
Il faut que l'herbe pousse et que les enfants meurent ;
Je le sais, ô mon Dieu !
Dans vos cieux, au-delà de la sphère des nues,
Au fond de cet azur immobile et dormant,
Peut-être faites-vous des choses inconnues
Où la douleur de l'homme entre comme élément.
Peut-être est-il utile à vos desseins sans nombre
Que des êtres charmants
S'en aillent, emportés par le tourbillon sombre
Des noirs événements.
Nos destins ténébreux vont sous des lois immenses
Que rien ne déconcerte et que rien n'attendrit.
Vous ne pouvez avoir de subites clémences
Qui dérangent le monde, ô Dieu, tranquille esprit !
Je vous supplie, ô Dieu ! de regarder mon âme,
Et de considérer
Qu'humble comme un enfant et doux comme une femme,
Je viens vous adorer !
Considérez encor que j'avais, dès l'aurore,
Travaillé, combattu, pensé, marché, lutté,
Expliquant la nature à l'homme qui l'ignore,
Eclairant toute chose avec votre clarté ;
Que j'avais, affrontant la haine et la colère,
Fait ma tâche ici-bas,
Que je ne pouvais pas m'attendre à ce salaire,
Que je ne pouvais pas
Prévoir que, vous aussi, sur ma tête qui ploie
Vous appesantiriez votre bras triomphant,
Et que, vous qui voyiez comme j'ai peu de joie,
Vous me reprendriez si vite mon enfant !
Qu'une âme ainsi frappée à se plaindre est sujette,
Que j'ai pu blasphémer,
Et vous jeter mes cris comme un enfant qui jette
Une pierre à la mer !
Considérez qu'on doute, ô mon Dieu ! quand on souffre,
Que l'œil qui pleure trop finit par s'aveugler,
Qu'un être que son deuil plonge au plus noir du gouffre,
Quand il ne vous voit plus, ne peut vous contempler,
Et qu'il ne se peut pas que l'homme, lorsqu'il sombre
Dans les afflictions,
Ait présente à l'esprit la sérénité sombre
Des constellations !
Aujourd'hui, moi qui fus faible comme une mère,
Je me courbe à vos pieds devant vos cieux ouverts.
Je me sens éclairé dans ma douleur amère
Par un meilleur regard jeté sur l'univers.
Seigneur, je reconnais que l'homme est en délire
S'il ose murmurer ;
Je cesse d'accuser, je cesse de maudire,
Mais laissez-moi pleurer !
Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,
Puisque vous avez fait les hommes pour cela !
Laissez-moi me pencher sur cette froide pierre
Et dire à mon enfant : Sens-tu que je suis là?
Laissez-moi lui parler, incliné sur ses restes,
Le soir, quand tout se tait,
Comme si, dans sa nuit rouvrant ses yeux célestes,
Cet ange m'écoutait !
Hélas ! vers le passé tournant un œil d'envie,
Sans que rien ici-bas puisse m'en consoler,
Je regarde toujours ce moment de ma vie
Où je l'ai vue ouvrir son aile et s'envoler !
Je verrai cet instant jusqu'à ce que je meure,
L'instant, pleurs superflus !
Où je criai : L'enfant que j'avais tout à l'heure,
Quoi donc ! je ne l'ai plus !
Ne vous irritez pas que je sois de la sorte,
Ô mon Dieu ! cette plaie a si longtemps saigné !
L'angoisse dans mon âme est toujours la plus forte,
Et mon cœur est soumis, mais n'est pas résigné.
Ne vous irritez pas ! fronts que le deuil réclame,
Mortels sujets aux pleurs,
Il nous est malaisé de retirer notre âme
De ces grandes douleurs.
Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,
Seigneur ; quand on a vu dans sa vie, un matin,
Au milieu des ennuis, des peines, des misères,
Et de l'ombre que fait sur nous notre destin,
Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,
Petit être joyeux,
Si beau, qu'on a cru voir s'ouvrir à son entrée
Une porte des cieux ;
Quand on a vu, seize ans, de cet autre soi-même
Croître la grâce aimable et la douce raison,
Lorsqu'on a reconnu que cet enfant qu'on aime
Fait le jour dans notre âme et dans notre maison,
Que c'est la seule joie ici-bas qui persiste
De tout ce qu'on rêva,
Considérez que c'est une chose bien triste
De le voir qui s'en va !
En Villequier - Victor Hugo
Traducción al español
Ahora que París, sus adoquines y sus mármoles,
Y su niebla y sus techos están lejos de mis ojos;
Ahora que estoy bajo las ramas de los árboles,
Y que puedo pensar en la belleza de los cielos;
Ahora solo del luto que oscureció mi alma
Salgo, pálido y victorioso,
Y siento la paz de la gran naturaleza
Quien entra en mi corazón;
Ahora que puedo, sentado junto a las olas,
Conmovido por este soberbio y tranquilo horizonte,
Examinar en mí las verdades profundas
Y mirar las flores que están en la hierba;
Ahora, ¡oh Dios mío! que tengo esta calma oscura
poder ahora
Ver con mis ojos la piedra donde sé que en las sombras
Ella duerme para siempre;
Ahora que suavizado por estos espectáculos divinos,
Llanuras, bosques, rocas, valles, río de plata,
Al ver mi pequeñez y al ver tus milagros,
recobro la razón ante la inmensidad;
Vengo a ti, Señor, padre para ser creído;
te llevo, reconfortado,
Los pedazos de este corazón lleno de tu gloria
que has roto;
¡Vengo a ti, Señor! confesando que eres
Bueno, misericordioso, indulgente y dulce, ¡oh Dios vivo!
Acepto que sólo tú sabes lo que estas haciendo,
Y ese hombre no es más que una caña que se estremece al viento;
Yo digo que la tumba que sobre los muertos se cierra
abre el firmamento;
Y lo que aquí abajo tomamos por el fin
es el comienzo;
Acepto de rodillas que tú solo, augusto padre,
Posees lo infinito, lo real, lo absoluto;
Estoy de acuerdo en que es bueno, estoy de acuerdo en que es justo
¡Que mi corazón sangre, ya que Dios así lo quiso!
Ya no puedo resistir todo lo que me pasa
por tu voluntad.
El alma de duelo en duelo, el hombre de orilla a orilla,
Rueda a la eternidad.
Sólo vemos un lado de las cosas;
El otro se sumerge en la noche de un misterio aterrador.
El hombre se somete al yugo sin conocer las causas.
Todo lo que ve es breve, sin sentido y fugaz.
Siempre traes de vuelta la soledad.
Alrededor de todos sus pasos.
No querías que tuviera la certeza
¡Ni la alegría de aquí abajo!
Tan pronto como se posee un bien, el hechizo se lo quita.
Nada se le dio, en sus días rápidos,
Para que pueda convertirlo en un hogar, y decir:
Esta es mi casa, mi campo y mis amores!
Debe ver pronto todo lo que ven sus ojos;
Está envejeciendo sin apoyos.
Dado que estas cosas son, es que deben ser;
Estoy de acuerdo, estoy de acuerdo!
¡El mundo está oscuro, oh Dios! la armonía inmutable
Consiste tanto en lágrimas como en canciones;
El hombre no es más que un átomo en esta sombra infinita,
Noche donde se levantan los buenos, donde caen los malos.
Sé que tienes mucho más que hacer
Que quejarte con todos nosotros,
Y que un niño que muere, desesperado de su madre,
¡No te hace nada!
Sé que el fruto cae al viento que lo sacude,
Que la creación es una gran rueda
Que no puede moverse sin aplastar a alguien;
Los meses, los días, las olas de los mares, los ojos llorosos,
Pasan bajo el cielo azul;
La hierba debe crecer y los niños morir;
¡Lo sé, Dios mío!
En tus cielos, más allá de la esfera de las nubes,
En el fondo de este azul inmóvil y dormido,
Tal vez haces cosas desconocidas
Donde el dolor del hombre entra como elemento.
Tal vez sea útil para sus innumerables propósitos.
Que encantadores seres
Vayan, llevados por el torbellino oscuro
Eventos negros.
Nuestros destinos oscuros están bajo leyes inmensas
Que nada desconcierte y nada se ablande.
No puedes tener indulgencia repentina¡Que turbas al mundo, oh Dios, espíritu tranquilo!
¡Te lo suplico, oh Dios! para mirar mi alma,
y para considerar
¡Cuán humilde como un niño y dulce como una mujer,
¡Vengo a adorarte!
Considera de nuevo que tuve, al amanecer,
Trabajé, luché, pensé, comercié, luché,
Explicando la naturaleza al hombre que la ignora,
Iluminando todo con tu claridad;
Que hice frente al odio y la ira,
Hice mi tarea aquí abajo
Que no podía esperar este salario,
Que no pude
Pasarías tu brazo triunfante,
Y que, tú que ves la poca alegría que tengo,
¡Me quitarías a mi hija tan rápido!
Que un alma así golpeada para quejarse es propensa,
Que podría blasfemar,
Y lanzarte mis gritos como un niño que lanza
¡Una piedra en el mar!
¡Considera que dudamos, Dios mío! cuando tenemos dolor
Que el ojo que llora demasiado se queda ciego,
Que un ser en luto se sumerge en lo más oscuro del abismo,
Cuando ya no te vea, no podrá contemplarte,
Y que no puede ser que el hombre, cuando se hunda en aflicciones,
Tenga la serenidad oscura en su mente
¡Constelaciones!
Hoy, yo que fui débil como madre,
Me postro a tus pies ante tus cielos abiertos.
Me siento iluminado en mi amargo dolor
A través de una mejor mirada al universo.
Señor, reconozco que el hombre delira
Si se atreve a susurrar;
Dejo de acusar, dejo de maldecir,
¡Pero déjame llorar!
¡Pobre de mí! deja que las lágrimas caigan de mis párpados,
¡Ya que hiciste a los hombres para eso!
Déjame apoyarme en esta piedra fría
Y dile a mi hija: ¿Sientes que estoy ahí?
Déjame hablar con ella, inclinado sobre sus restos,
Por la noche, cuando todo está en silencio,
Como si en su noche reabriendo sus ojos celestiales,
¡Este ángel me estuviera escuchando!
¡Pobre de mí! hacia el pasado volviendo un ojo de envidia,
Sin que nada aquí abajo me pueda consolar,
Siempre miro este momento de mi vida.
¡Donde la vi abrir su ala y volar lejos!
Veré este momento hasta que me muera,
El momento, ¡lágrimas superfluas!
Donde lloré: La hija que acabo de tener,
¡Qué ya no la tengo!
No te enojes porque soy así
Oh Dios mío ! ¡Esta herida ha sangrado durante tanto tiempo!
La angustia en mi alma sigue siendo la más fuerte
Y mi corazón es sumiso, pero no resignado.
¡No te irrites! frente a lo que exige el luto,
mortales llorando,
Nos cuesta retirar el alma
De estos grandes dolores.
Ya ves, nuestros hijos son muy necesarios para nosotros,
Señor; cuando vimos en su vida, una mañana,
En medio de angustias, dolores, miserias,
Y de la sombra que nos arroja nuestro destino,
aparecer un niño, cabeza querida y sagrada,
Pequeño ser feliz,
Tan hermosa, que creímos ver abierta en su entrada
Una puerta del cielo;
Cuando vimos, dieciséis años, de este otro yo
crecer en gracia amable y dulce razón,
Cuando hemos reconocido que este niño que amamos
fue hecho en nuestra alma y en nuestra casa,
Esa es la única alegría aquí abajo que perdura
de todo lo que soñamos,
Considéralo algo muy triste.
¡Verla partir!
VENI, VIDI VIXI - VICTOR HUGO
J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs Je marche sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent, Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;
Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête, J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ; Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour,
Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ; Puisque l'espoir serein dans mon âme est vaincu ; Puisqu'en cette saison des parfums et des roses, O ma fille ! j'aspire à l'ombre où tu reposes,
Puisque mon cœur est mort, j'ai bien assez vécu.
Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre. Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici.
J'ai vécu souriant, toujours plus adouci, Debout, mais incliné du côté du mystère. J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine. Je me suis étonné d'être un objet de haine, Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.
Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile, Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains, Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle. Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi.
Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse, Répondre à l'envieux dont la bouche me nuit.
O Seigneur ! ouvrez-moi les portes de la nuit, Afin que je m'en aille et que je disparaisse !
VINE, VI, VENCÍ - VENI, VIDI VIXI
VICTOR HUGO
TRADUCCIÓN AL ESPAÑOL
Demasiado he vivido, ya que en medio de lutosando sin encontrar el apoyo de un brazo,
ya que apenas sonrío cuando estoy entre niños,
ya que ver unas flores ni siquiera me alegra.
ya que cuando en abril Dios convida a su fiesta, taciturno presencio tan espléndido amor;
porque ya soy un hombre que rehuye la luz
y que siente de todo la tristeza secreta.
Ya que ha sido vencida la esperanza en mí mismo;
ya que en esta estación de perfumes y rosas
¡oh, hija mía!, suspiro por tu oscuro reposo.
Muerto está el corazón, demasiado he vivido.
No he querido negarme al quehacer en la tierra.
¿Surco propio? Aquí está. ¿Mi gavilla? Ésta es.
Sonriendo he vivido, cada vez más humano,
siempre en pie, más mirando hacia donde hay misterio.
Hice cuanto podía: he servido, he velado,
se han reído a menudo de mi pena y esfuerzo.
Me asombraba saber que era objeto del odio
tras de mucho sufrir, tras de mucho trabajo.
En la cárcel terrena donde no hay ala abierta.
sin quejarme, sangrando y caído por tierra,
triste, exhausto, el escarnio de los otros forzados
yo llevé mi eslabón de la eterna cadena.
Pero ahora tan sólo entreabro los ojos,
ni me vuelvo siquiera cuando me oigo nombrar;
el hastío y el pasmo me dominan, como alguien
que abandona su lecho sin haberse dormido.
En mi amarga pereza no me digno increpar
a la boca envidiosa que conmigo se ensaña.
¡Oh, Señor! Que las puertas de la noche se me abran,
para que al fin me vaya, para que me oscurezca.
Atala en su tumba,1808,Girodet de Roussy
L’ISOLEMENT - LAMARTAINE
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ; Là le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres, Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique, Un son religieux se répand dans les airs : Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente N'éprouve devant eux ni charme ni transports ; Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue, Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève, D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève, Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts : Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire ;
Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore, Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi ! Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand là feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
AISLAMIENTO - LAMARTINE
TRADUCCIÓN AL ESPAÑOL
A menudo en el monte, bajo algún viejo roble,
viendo el sol que se pone tristemente me siento;
dejo que todo el llano mis miradas abarquen,
el cambiante paisaje que se extiende a mis pies.
Aquí el río con olas espumosas murmura,
serpentea y se pierde en oscuros confines;
allí inmóvil el lago es un agua dormida,
con la estrella de Venus adornando su azul.
En la cima, que bosques muy sombríos coronan,
el crepúsculo pone su fulgor postrimero;
y el brumoso carruaje que conduce las sombras
emblanquece, elevándose todo el amplio horizonte.
De la gótica flecha surge entonces un son
religioso que invade todo el aire; el viajero
se detiene y escucha la campana que mezcla
a los últimos ruidos de aquel día su canto.
Pero halagos así no conmueven mi alma,
que parece insensible, incapaz de emoción;
y contemplo la tierra como un vago fantasma:
no calienta a los muertos este sol de los vivos.
De colina en colina pongo en vano mis ojos,
desde el norte hasta el sur, de la aurora al poniente,
y me digo: «No existe ni un lugar en el mundo
donde pueda pensar que me espera la dicha».
¿Qué me importan los valles, los palacios, las chozas?
Sus encantos son vanos, para mí nada cuentan.
Ríos, montes y bosques, soledades amadas,
sólo un ser está ausente y todo es un desierto.
Miraré indiferente los caminos del sol,
qué más da si en su inicio o en su parte final;
si se pone o si nace entre nubes o azul,
¿a mí el sol qué me importa? Nada espero del día.
Si pudiera seguirle en su larga carrera
por doquier yo vería el vacío y el páramo.
Nada quiero de todo lo que el sol ilumina,
nada quiero tener del inmenso universo.
Mas tal vez más allá de su curva celeste,
donde el sol verdadero otros cielos alumbra,
si pudiera dejar mis despojos aquí
lo que tanto he soñado se mostrara a mis ojos.
Allí me embriagaría en la fuente deseada
y volviera a encontrar esperanza y amor,
ese bien ideal al que aspiran las almas
y que no tienen nombre aquí abajo en la tierra.
¡Si pudiera en el carro de la Aurora elevarme
vago fin de mis ansias, en el cielo hasta ti!
¿Por qué aún sigo atado a esta tierra de exilio?
Entre la tierra y yo nada existe en común.
Cuando la hoja del bosque cae sobre los prados,
cuando el viento nocturno la arrebata a los valles,
yo quisiera también ser esa hoja caída:
¡Arrastradme como ella, aquilones, borrascas!
DEBAJO ILUSTRACIÓN DE LA FÁBULA "LAS DOS PALOMAS" POR MARC CHAGALL
LES DEUX PIGEONS – LA FONTAINE
Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays.
L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire? Voulez-vous quitter votre frère ?
L'absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous, cruel. Au moins que les travaux, Les dangers, les soins du voyage,
Changent un peu votre courage.
Encore si la saison s'avançait davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un Corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque Oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste,
Que Faucons, que réseaux . Hélas, dirai-je, il pleut Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point
Mes aventures à mon frère.
Je le désennuierai : quiconque ne voit guère
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême.
Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint; Vous y croirez être vous-même.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage.
L'air devenu serein, il part tout morfondu,
Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un Pigeon auprès : cela lui donne envie :
Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las Les menteurs et traîtres appas.
Le las était usé : si bien que de son aile,
De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt : et le pis du destin
Fut qu'un certain vautour à la serre cruelle, Vit notre malheureux qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avaient attrapé, Semblait un forçat échappé.
Le Vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut, pour ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure ;
Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié Prit sa fronde, et, du coup, tua plus d'à moitié
La Volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna:
Que bien, que mal elle arriva Sans autre aventure fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger
De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants , voulez-vous voyager?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors
Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux
De l'aimable et jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère ,
Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas! Quand reviendront de semblables moments? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants.
LAS DOS PALOMAS - LA FONTAINE
TRADUCCIÓN AL ESPAÑOL
Dos pichones se amaban tiernamente
Con dulce ternura y profundo amor, pero uno de ellos se aburría de la casa, y tuvo la insensata ocurrencia de hacer un largo viaje. Díjole el compañero: “¿Qué vas a hacer? ¿Quieres dejar a tu hermano? La ausencia es el mayor de los males; pero no lo es sin duda para ti, a no ser que los trabajos, los peligros y las molestias del viaje te hagan cambiar de propósito. ¡Si estuviera más adelantada la estación!” Aguarda las brisas primaverales: ¿Qué prisa tienes? Ahora mismo un cuervo pronostica desgracias a alguna ave desventurada. Si marchas, estaré siempre pensando en funestos encuentros, en halcones y en redes. Estará lloviendo y diré; ¿Tendrá mi hermano buen albergue y buena cena?”
Este discurso movió el corazón de nuestro imprudente viajero; pero el afán de ver y el espíritu aventurero prevalecieron por fin. “No llores, dijo; con tres días de viaje quedaré satisfecho. Volveré en seguida a contarte, punto por punto, mis aventuras y te divertiré con mi relato. Quien nada ha visto, de nada puede hablar. Ya veras como te agrada la narración de mi viaje. Te diré: Estuve allí y me pasó tal cosa. Te parecerá, al oírme, que has estado tú también.”
Así hablaron y se despidieron llorando. Alejóse el viajero, y al poco rato un chubasco le obligó a buscar abrigo. No encontró más que un árbol, y de tan menguado follaje, que el pobre pichón quedó calado hasta los huesos. Cuando pasó la borrasca, enjugase como pudo, y divisó en un campo inmediato granos de trigo esparcidos por el suelo y junto a ellos otro pichón. Avivósele el apetito, acercase y quedo preso; el trigo era cebo de traidoras redes. Eran éstas viejas y estaban tan gastadas, que trabajando con las alas, el pico y las patas, pudo romperlas el cautivo, dejando en aquellas algunas plumas; pero lo peor del caso fue que un buitre, de rapaces garras, vio a nuestro pobre volátil, que arrastrando la destrozada red parecía un forzado que huía del presidio. Arrojábase ya el buitre sobre él, cuando súbitamente cayo desde las nubes un águila con las alas extendidas. Se percató el pichón del conflicto entre aquellos dos bandoleros, echó a volar y se refugio en un granja, pensando que allí acabarían sus desventuras. Pero un maligno muchachuelo (la infancia no tiene compasión), hizo voltear la honda, y de una pedrada dejó medio muerto al desdichado, que maldiciendo su curiosidad, arrastrando las alas y los pies, dirigióse cojeando y sin aliento hacia el palomar, adonde llegó al fin como pudo sin nuevos contratiempos. Juntos al cabo los dos camaradas, queda a juicio del lector considerar cuán grande fue su alegría después de tantos trabajos.
Amantes, afortunados amantes, ¿queréis viajar? No os alejéis mucho; sed el uno para el otro un mundo siempre hermoso, siempre distinto siempre nuevo. Sed el uno el todo del otro, y no hagáis caso de lo demás. También yo amé alguna vez, y no hubiera cambiado entonces por el Louvre y sus tesoros, por el firmamento y su celeste bóveda, los campestres lugares dignificados por los pasos y alumbrados por los ojos de la joven y adorable zagala a quien me subyugaba el hijo de Citerea, y a quien consagré mis primeros juramentos.
¡Pobre de mí! ¿Cuándo volverán esos tiempos? Debe haber tantos objetos tan dulces y tan encantadores.
LA MORT DU LOUP - ALFRED DE VIGNY
I
Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçaient la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adoraient les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
II
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
LA MUERTE DEL LOBO - ALFRED DE VIGNY
TRADUCCIÓN AL ESPAÑOL
I
Las nubes deslizándose por la luna inflamada,
igual que en el incendio se ve escaparse el humo,
ennegrecían los bosques por todo el horizonte.
—Sin hablar caminábamos sobre la húmeda hierba,
por el espeso brezo y por la alta maleza,
cuando, bajo unos pinos como los de las landas,
pudimos percibir marcas de grandes uñas
de los lobos errantes que habíamos acosado.
Oímos con atención, conteniendo el aliento
y el paso suspendido. —La llanura ni el bosque
lanzaban un suspiro por los aires; tan sólo
la veleta de luto gritaba al firmamento.
Pues del viento, elevado por encima del suelo,
sólo sobresalían las torres solitarias,
y los robles de abajo, en la roca apoyados,
en sus ramas mostrábanse dormidos y acostados.
—Nada se oía, cuando, bajando la cabeza,
el cazador más viejo de los de la partida
ha observado la arena, esperando, en cuclillas,
que una estrella arrojara su luz sobre nosotros;
luego, quedo, ha jurado que estas marcas recientes
anunciaban el paso y las garras poderosas
de dos enormes lobos y de sus dos lobeznos.
—Preparamos entonces todos nuestros cuchillos,
y ocultando las armas y sus blancos destellos,
íbamos, paso a paso, apartando las ramas.
Tres se paran y yo, buscando lo que veían,
percibo de repente dos ojos que llameaban,
y veo más allá unas formas ligeras
danzar bajo la luna en medio de los brezos
como hacen, cada día, con un gran alborozo,
los lebreles alegres al regreso del dueño.
El aspecto era igual, como también la danza;
mas las crías del Lobo jugaban en silencio,
sabiendo que a dos pasos, durmiendo sólo a medias,
habita tras sus muros el hombre, su enemigo.
El padre de pie estaba más lejos, contra un árbol,
su Loba reposaba como aquella de mármol
que honraban los romanos, cuyos flancos velludos
nutrían a los gemelos llamados Remo y Rómulo.
—Llega el Lobo y se sienta, las dos patas erguidas,
con sus garras punzantes hundidas en la arena.
Se ha sentido perdido, pues lo habían sorprendido,
cortado su repliegue y tomadas sus sendas;
entonces atenaza con sus ardientes fauces,
del perro más osado la jadeante garganta,
y no afloja por nada sus mandíbulas férreas,
pese a nuestros disparos que se hundían en su cuerpo
y de nuestros cuchillos que, al igual que tenazas,
se cruzaban hundiéndose en sus vastas entrañas,
hasta el postrer momento en que el perro, ya ahogado,
muerto mucho antes que él, rueda bajo sus patas.
Lo suelta el Lobo entonces y luego nos contempla.
Los cuchillos, del flanco hasta la empuñadura,
lo clavan a la hierba bañada con su sangre;
las armas lo cercaban como cruel media luna.
II
He apoyado la frente en mi fusil sin pólvora,
meditando si luego, sin poder decidirme,
perseguir a su Loba, que, junto a sus dos vástagos,
quisieron esperarlo y, yo así al menos lo creo,
de no estar sus cachorros, la hermosa y triste viuda
lo habría acompañado a sufrir la gran prueba,
mas era su deber salvarlos, para así
poderles enseñar a soportar el hambre,
a no inmiscuirse nunca en el concierto urbano
que el hombre ha realizado con las bestias serviles
que cazan junto a él, para tener cobijo,
ellos que eran los dueños del bosque y de la roca.
III
¡Ay!, pensé, ¡a pesar de este pomposo nombre de Hombres,
siento una gran vergüenza de que seamos tan débiles!
¡Pues, para abandonar la vida con sus males,
vosotros sabéis cómo, sublimes animales!
¡Al ver lo que antes erais y lo que os han dejado,
sólo importa el silencio: todo el resto es quebranto!
—¡Ah!, ¡qué bien te he entendido, indomable viajero,
y tu última mirada me ha llegado hasta el alma!
Me decía: «Si puedes, haz que tu alma consiga,
a fuerza de ser firme en reflexión y estudio,
llegar a este alto grado de estoico desdén
en que, aquí naciendo, yo llegué a lo más alto.
Gemir, llorar, rogar, es cobarde igualmente.
—Con energía realiza tu arduo y duro trabajo
en la vía en que la Suerte ha querido llamarte,
luego, igual que hago yo, sufre y muere en silencio.»
Estimada tocaya tu trabajo sobre Delón es extraordinario. Te felicito por la ardua tarea de recopilar tantísima documentación! Recién te encuentro y estoy sumergiéndome en él!!!
ResponderBorrarMuchas gracias Adriana! La verdad es que empecé hace 9 años y el perfeccionismo, la vocación periodística incumplida y la fascinación por Delon me llevaron a construir este archivo del que no puedo negar que estoy satisfecha. Saludo cordial!!!!
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